Vous le saviez mais nous pouvons désormais chiffrer le danger que cela représente. De fait, une étude danoise publiée dans l'<b>European Heart Journal </b>et ayant concerné près de 52.000 patients montre, sur une période de 10 ans, que la prise simultanée d’anticoagulants et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) utilisés à visée antalgique multiplie par 2 le <b>risque d'hémorragies internes</b>. Taux d’hémorragie de 3,5 pour 100 personnes-année pendant les périodes sans utilisation d'AINS vs 6,3 pendant les périodes d’utilisation. Le naproxène arrive en tête avec un risque relatif multiplié par 4,1, suivi du diclofénac, risque multiplié par 3,3 et de l'ibuprofène, risque multiplié par 1,8. Le deuxième grand enseignement de ce travail est que <b>les saignements gastro-intestinaux sont loin d'être seuls en cause</b>. De façon générale, la prise d’AINS avec des anticoagulants multiplie les risques d'hémorragies gastro-intestinales par 2,24, intracrâniennes par 3,22, thoraciques et pulmonaires par 1,34 et urinaires par 1,6. Quant au <b>risque d'anémie,</b> il est <b>presque triplé</b>. Plus de détails dans <a href="https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehae736" target="_blank" rel="noopener">l'article en accès libre et gratuit</a>. La conclusion coule de source, <b>cette association est à proscrire</b>. Le hic est que dans bien des cas de prise d'AINS il s'agit d'auto-médication et l'on ne pense pas toujours à s'en enquérir. A bon entendeur…