Il serait malhonnête de ne pas reconnaître le progrès que constitue le recours aux biothérapies pour la prise en charge des asthmes sévères. <h2>Faut-il pour autant en faire une panacée ?</h2> Une analyse menée sur des données recueillies en vie réelle apporte des éléments de réponse ou du moins de réflexion. Ce travail, auquel a contribué notre compatriote Guy Brusselle de la RUG, a comparé les réponses observées chez des asthmatiques sévères pour lesquels existait un suivi d'au minimum 24 semaines et selon qu'un <b>traitement biologique (anti-IgE, anti-IL5/IL5R ou anti-IL4/13)</b> avait été débuté (initiateurs, n=2116,) ou qu'ils étaient restés sous traitement traditionnel sans agent biologique (non-initiateurs n=6330). <b>Quatre types de réponse</b> ont été prises en compte (VEMS, contrôle de l'asthme, exacerbations, dose de corticothérapie orale). Vous trouverez tous les détails dans l'article complet téléchargeable en accès libre et gratuit sur le site de <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/all.16178" target="_blank" rel="noopener">la revue Allergy</a>, mais il semble que <b>trois principaux messages</b> sont à retenir. 1 Seuls 5,3% des sujets du registre avaient les caractéristiques qui auraient pu leur permettre d'être inclus dans les essais ayant testé les agents biologiques. Ce qui met l'accent sur le <b>caractère hasardeux de la généralisation</b> des résultats des essais cliniques. 2 Selon le type de réponse considéré, les taux de succès observés chez les initiateurs allaient de 49% à 59% et il s'agissait de "super réponses" dans environ un tiers des cas. Définir les sujets ayant ce type de super-réponse permettrait assurément de <b>maximaliser le rendement de ces thérapies coûteuses</b>. 3 Corollaire évident des taux de succès, ce travail montre que dans 40 à 50% des cas, l'initiation ne s'est <b>pas accompagnée de réponse favorable</b> Il est évidemment tentant d'avancer que si ce traitement avait été introduit plus tôt (avant l'apparition de lésions irréversibles), il aurait eu plus de chances de donner des réponses favorables, mais cela reste à prouver. Bonne lecture et bonne réflexion sur les i<b>mplications humaines, sanitaires et économiques </b>de votre prise de position.