La dépendance alimentaire correspond à une perte de contrôle de la prise d’aliments dont l’origine est multifactorielle et dont une des conséquences les plus fréquentes est l’obésité.
Lors du Forum 2024 de la Fédération Européenne des Sociétés de Neurosciences (FENS 2024, Vienna 26-29 juin), une équipe internationale, majoritairement espagnole, a présenté des travaux visant à éclaircir l’éventuelle implication de la composition du microbiote intestinal dans la dépendance alimentaire.
Les résultats de ces travaux menés chez la souris et chez l’homme ont été mis en ligne par la revue Gut simultanément à leur présentation.
La comparaison de la composition de microbiotes de souris et d’hommes ayant ou non une dépendance alimentaire suggère que certaines bactéries pourraient jouer un rôle dans le développement d’une dépendance tandis que d’autres auraient plutôt un rôle protecteur.
Des données encore préliminaires obtenues chez la souris indiquent la possibilité de moduler la composition du microbiote intestinal (obtention d’une abondance accrue de bactéries protectrices) et laissent penser que cela pourrait être un moyen de prévenir le développement d’une dépendance.
Si cela se confirme, cette stratégie pourrait être mise en œuvre chez les sujets dont la composition du microbiote indique un risque accru de développement d’une dépendance alimentaire (abondance de bactéries non-bénéfiques).
A noter que cette équipe avait déjà mis en évidence des similitudes d’expression (signatures) de micro-ARN (miARN, molécules mono brin d’ARN non codant qui régulent l’expression des gènes) chez les souris et les hommes atteints de dépendance alimentaire. Et dans ce cas également l’inhibition de tel ou tel miARN s’accompagnait de modifications du comportement accentuant la dépendance ou au contraire la minimisant.
Les chercheurs cherchent désormais à élucider les interrelations (crosstalks) entre modification du comportement et variation de composition du microbiote.
A suivre…