Proposer la cholécystectomie chez les sujets se plaignant de douleurs abdominales et ayant des calculs des voies biliaires est évidemment tentant, mais est-ce efficace ? Pas si sûr ! En 2019, l'<b>essai SECURE </b>avait randomisé des patients ayant une lithiase biliaire symptomatique vers un bras stratégie de prise en charge classique ou vers un bras stratégie de <b>prise en charge restrictive</b> n'offrant la possibilité de cholécystectomie qu'en cas de crises répétées avec douleur intense. <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31036336/" target="_blank" rel="noopener">A 1 an</a>, cet essai documentait une moindre fréquence des interventions chirurgicales dans le bras stratégie restrictive et montrait que la <b>charge symptomatique</b> était similaire dans les 2 bras. Les données de <b>suivi à 5 ans</b> de cet essai, publiées dans <a href="https://jamanetwork.com/journals/jamasurgery/fullarticle/2822575" target="_blank" rel="noopener">JAMA surgery</a> indiquent toujours un taux légèrement moindre d'intervention chez les patients du bras stratégie restrictive et montrent que cela ne s'accompagne pas d'un surcroît de complications biliaires ni ne rend l'intervention chirurgicale et ses suites plus compliquées lorsqu'il faut opérer. Mais le résultat le plus important de ce suivi à long terme est sans doute que indépendamment de la stratégie choisie, après cholécystectomie seulement <b>deux tiers des patients ne présentent plus de douleur</b>. De quoi se poser des questions sur le caractère judicieux de nos critères actuels de sélection des patients et <b>repenser sérieusement les indications</b> de la cholécystectomie.