Afin d’affiner les connaissances sur le risque de manifestations psychotiques en relation avec la consommation de cannabis, une équipe canadienne a croisé les données obtenues lors d’enquêtes de population menées entre 2009 et 2012 (11.363 sujets âgés de 12 à 24 ans sans antécédent psychiatrique) et les données renseignées dans les dossiers sanitaires jusqu’en 2018 (première hospitalisation, visite aux urgences ou en cabinet pour raison psychiatrique).
Sur la totalité du suivi, 1,2% des répondants ont eu recours à l’une de ces trois ressources.
L’analyse montre que les sujets adolescents (12 à 19 ans) déclarant avoir consommé du cannabis au cours des 12 mois précédents l’enquête ont, vs les non-consommateurs de la même tranche d’âge, un risque ajusté (IC 95%) significativement accru HRa 11, 21 (4,60-27,33) ce qui n’est pas le cas pour les jeunes adultes (20 ans et plus), HRa 1,29 (0,63-2,64).
Un résultat qui va donc dans le sens de l’existence d’une fenêtre de vulnérabilité correspondant à la période de neurodéveloppement de l’adolescence.
Dans un communiqué de presse relatif à ce travail, l’Université d’Ontario mentionne qu’environ 5 sur 6 des adolescents hospitalisés ou vus aux urgences pour un trouble psychotique, avaient déjà consommé du cannabis, ce qui fait dire au premier auteur de l’article que “La grande majorité des adolescents qui consomment du cannabis ne développera pas de trouble psychotique, mais selon ces données, la plupart des adolescents chez qui un trouble psychotique est diagnostiqué ont probablement des antécédents de consommation de cannabis“.
Selon les auteurs, le degré de puissance de l’association notoirement plus élevé que lors de travaux précédents s’explique probablement par la teneur en THC qui s’est renforcée au fil du temps.
D’autres détails dans l’article publié en open access dans Psychological Medicine.