Dépistage, superpouvoir ou épée de Damoclès?

Article publié le 21/05/2025
© Medipodcast

Avant de mettre en place un dépistage à grande échelle, il faut décider de stratégies concrètes sur la manière de détecter les déficiences/anomalies d’intérêt, mais aussi et même surtout, sur la meilleure façon d’y donner suite. Cette phrase me hante depuis des lustres et me rend anxieux chaque fois qu’est annoncée une possibilité de prédire la survenue d’une pathologie bien avant qu’elle ne se manifeste cliniquement.

Champion toutes catégories dans le domaine, la prédiction de la maladie d’Alzheimer qui s’assortit, de façon encore plus sournoise, d’une tendance à parler d’un stade préclinique de la maladie qui transforme brutalement une personne a priori bien portante en malade en puissance avec tout ce que cela comporte sur le plan charge mentale.

Si je parle de tout cela, c’est que sont parus récemment deux articles en rapport avec la connaissance du risque de développer une maladie d’Alzheimer. 
Le premier, mené chez des sujets sans plaintes cognitives, indique que cette connaissance permet de diminuer l’anxiété chez les sujets testés négatifs et ne s’accompagne pas d’un surcroît de dépression ou de pensées négatives chez les sujets testés positifs. Le revers de la médaille est que dans les deux cas il y a une diminution de la motivation à suivre les préceptes de vie saine visant à freiner le déclin cognitif. 
L’article paru dans Alzheimer’s & Dementia est disponible en accès libre 

Le second, ayant également concerné des sujets sans plaintes cognitives, met en lumière la grande différence entre le pourcentage de personnes déclarant un intérêt à connaître leur risque de développer la démence liée à la maladie d’Alzheimer si cette estimation était disponible (81%) et le pourcentage qui a effectivement voulu connaître ce résultat lorsqu’elles en ont eu l’opportunité (60%). Les principales raisons invoquées pour le refus étaient l’anxiété que cela pourrait engendrer pour eux et pour leur proches, ainsi que l’absence de traitements préventifs.
L’article paru dans JAMA Network Open est disponible en accès libre, mais je vous encourage surtout à lire le remarquable communiqué de presse académique qui a le mérite essentiel de bien souligner les aspects éthiques.

La première phrase de cet article est l’interprétation libre d’une interview d’une responsable d’un centre de dépistage du cancer du sein qui alertait sur les dangers à dépister si l’on à rien à proposer de concret et solidement étayé. C’était il y a plus de 30 ans.
Je voudrais le terminer par une phrase recueillie lors d’une interview d’un gynécologue obstétricien qui s’inquiétait des dérives possibles de la procréation médicale assistée.”Ce n’est pas parce qu’on peut le faire qu’il faut le faire” disait-il. C’était aussi il y a plus de 30 ans.
Tout cela reste, hélas, encore d’actualité…    

Jean-Claude Lemaire

Jean-Claude Lemaire

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