En Belgique, le dépistage systématique du cancer du sein concerne à ce jour toutes les femmes âgées de 50 à 69 ans. Cependant, à titre personnel, certaines femmes plus âgées souhaitent continuer ce dépistage.
Il n’y a pas, a priori, de raison de les en dissuader. On notera d’ailleurs que le dépistage systématique s’étend jusqu’à 74/75 ans chez nos voisins français/néerlandais et que les Allemands sont en train de se poser la question de le prolonger jusqu’à 75 ans.
Deux études récentes insistent cependant sur le risque de surdiagnostic lié à la prolongation du dépistage du cancer du sein lors de l’avancée en âge.
Ainsi une étude rétrospective américaine comparant l’incidence cumulée des cancers du sein chez des femmes continuant ou arrêtant le dépistage indique un surcroît de surdiagnostic potentiel de respectivement 31%, 47% et 54% pour les tranches d’âge 70-74, 75-84 et 85 ans et plus.
Fait important à prendre en considération, les investigateurs indiquent que les décès spécifiquement liés au cancer du sein ne diminuent pas significativement avec la poursuite du dépistage.
Une équipe australienne a de son côté effectué une revue systématique de la littérature pour clarifier les avantages et les inconvénients du dépistage systématique chez les femmes de 75 ans et plus, tranche d’âge qui est, à ce jour, non concernée par le dépistage systématique.
Après analyse des 36 études retenues, il apparaît qu’il y a bien augmentation du risque de surdiagnostic, mais il est conclu qu’il n’y a pas réellement d’arguments convaincants en faveur ou en défaveur de la poursuite du dépistage au-delà de 75 ans.
La médecine reste un art.
