<strong>Deux études randomisées contrôlées de phase 3 ont évalué en double aveugle et sur une durée de 16 semaines l'impact du bimekizumab</strong> (inhibiteur sélectif de l'interleukine IL-17F en plus de l'IL17A) chez des sujets psoriasiques ayant un rhumatisme psoriasique : <ul> <li>n'ayant<strong> jamais reçu de biothérapie</strong> visant à modifier le cours évolutif (essai BE OPTIMAL)</li> <li><strong>intolérants ou avec réponse inadéquate</strong> aux anti-TNF-α (essai BE COMPLETE).</li> </ul> Dans ces deux études, à l'issue des 16 semaines de double aveugle, les patients alloués au placebo sont passés en ouvert au bimekizumab. A Berlin, ont été présentés <strong>les résultats observés à 52 semaines chez les patients ayant en début d'étude une surface corporelle atteinte (BSA) ≥ 3%</strong>, soit <ul> <li>357 patients de l'essai BE OPTIMAL, 217 du bras bimekizumab et 140 du bras placebo. Cette étude comportait également un bras adalimumab servant de référence.</li> <li>264 patients de l'essai BE COMPLETE, 176 du bras bimekizumab et 88 du bras placebo.</li> </ul> Globalement environ <strong>90% des patients sont allés au terme des 52 semaines</strong> et les résultats présentés sous forme de courbes montrent <ul> <li>chez les <strong>sujets alloués au bimekizumab</strong> <ul> <li>une efficacité progressivement croissante au cours de la période double aveugle de 16 semaines, à la fois sur le plan rhumatologique (réponse ACR 50 et moins d'une articulation gonflée) et sur le plan dermatologique (PASI < 1),</li> <li>une efficacité croissante ou se maintenant pendant la période non aveugle 17-52 semaines</li> </ul> </li> </ul> <ul> <li>chez les <strong>sujets alloués au placebo </strong> <ul> <li>une absence totale ou très limitée d'efficacité jusqu'à la semaine 16,</li> <li>dès la mise sous bimekizumab une efficacité progressivement croissante (pente des courbes très similaires à celle observée chez les sujets alloués au bimekizumab dès le départ), le rattrapage allant souvent jusqu'à l'obtention de résultats à la semaine 52 du même ordre que ceux observés avec l'administration continue.</li> </ul> </li> </ul> Les résultats observés à 52 semaines sur la population globale sont de l'ordre de <ul> <li>65% pour la réponse ACR 50,</li> <li>80% pour moins d'une articulation gonflée,</li> <li>90% pour un PASI < 1,</li> <li>50% pour un critère combinant réponse ACR 50 et PASI 100</li> </ul> Ils sont retrouvés avec quasiment le même degré d'amplitude chez les patients ayant une atteinte dermatologique plus importante (BSA initiale entre ≥3 et ≤10% et >10%). Versant tolérance, les effets indésirables étaient de même fréquence, nature et intensité que ceux déjà rapportés, aucun signal nouveau n'a été détecté et le risque d'infections à Candida ne semble pas devoir être un sujet de préoccupation. Il n'y a eu aucune infection systémique et il s'agissait essentiellement de candidose orale légère à modérée. Au total, chez des patients combinant psoriasis cutané et rhumatisme psoriasique n'ayant pas encore reçu de biothérapies ou intolérants/répondant de façon inadéquate aux anti-TNF-α, <strong>le bimekizumab fait preuve d'une efficacité soutenue d'au moins 1 an sur plusieurs critères cliniques</strong> indépendamment de la sévérité de l'atteinte cutanée. <em>Dr Jean-Claude Lemaire d'après la communication orale de Diamant Thaçy, Lübeck, Allemagne. EADV 2023, Berlin 11-14 octobre et on-line.</em>