Nutrition et psoriasis

L’obésité qu’elle soit évaluée par le poids, l’indice de masse corporelle (IMC) ou le tour de taille et qu’elle soit ou non accompagnée des autres composants du syndrome métabolique est fréquente chez les sujets atteints de psoriasis, ce qui a fait, de longue date, se poser la question du rôle de l’alimentation dans l’apparition et l’évolution de la maladie.
Pour bon nombre de patients la cause est entendue, ce qu’ils mangent a, comme leur niveau de stress, une influence sur l’évolution de leur psoriasis, ce qui explique qu’ils sont souvent adeptes de tel ou tel régime ou conduite alimentaire.

La question de l’impact de l’alimentation sur le risque de psoriasis est plus complexe et à ce jour sans réponse claire car la majorité des travaux antérieurs et actuels sont de nature rétrospective ou transversale, concernent des populations restreintes et se focalisent sur des régimes alimentaires spécifiques (méditerranéen, anti-inflammatoire, régime hypocalorique, sans gluten, jeûne intermittent, supplémentation en micronutriments…).
Ce qui fait tout l’intérêt du travail présenté à Berlin par une équipe danoise qui a cherché à savoir si le respect des simples directives alimentaires générales nationales était associé à un risque de psoriasis modéré à sévère dans le cadre d’une étude de cohorte prospective menée auprès de la population générale et ayant concerné 105 332 individus âgés de 20 à 100 ans ayant été invités à participer entre 2003 et 2015.

L’identification du psoriasis correspondait à la présence du code L40 de l’ICD10 dans le dossier de l’individu et l’adhésion aux directives alimentaires générales nationales a été classifiée en faible, intermédiaire ou élevée sur base d’un questionnaire sur la fréquence alimentaire.   

Il y avait 580 personnes atteintes de psoriasis lorsqu’elles ont accepté de participer et un psoriasis s’est déclaré chez 640 personnes dans le cadre d’un suivi médian de 9 ans.

Les résultats indiquent que la probabilité d’être atteint de psoriasis modéré à sévère augmente progressivement en fonction du non-respect des directives alimentaires générales nationales.

La comparaison entre les sujets ayant une faible adhésion et les sujets avec une adhésion élevée aboutit à un odds ratio (IC 95%) ajusté pour l’âge et le sexe de 1,70 (1,26-2,30). Après ajustement complémentaire pour l’hypertension, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’activité physique et le niveau d’éducation, l’odds ratio était encore de 1,43 (1,05-1,94).

Fig1_Risk

En clair, dans ce travail, les personnes atteintes de psoriasis modéré à sévère ont une alimentation moins saine que les personnes qui n’ont pas de psoriasis.

En revanche, dans les analyses prospectives, les investigateurs n’ont pas trouvé d’augmentation significative du risque de développer un psoriasis modéré à sévère chez les personnes ayant une adhésion faible ou intermédiaire aux directives alimentaires générales nationales par rapport aux personnes ayant une adhésion élevée (p pour la tendance 0,45).

Fig2_Risk

En clair, une mauvaise alimentation (mais peut-être devrait-on plutôt dire non conforme aux directives alimentaires générales nationales) ne semble pas augmenter le risque de développer un psoriasis modéré à sévère.

Dr Jean-Claude Lemaire d’après la communication de Charlotte Näslund-Koch et al., Copenhague, Danemark. EADV 2023, Berlin 11-14 octobre et on-line.

Jean-Claude Lemaire

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