Septembre 1953 a marqué la fin du rationnement en sucre et sucreries imposé au Royaume Uni depuis la seconde guerre mondiale, ce qui a entrainé un quasi doublement rapide et soutenu de la consommation. Une équipe a décidé de tirer profit de cette situation pour évaluer l'impact de l'exposition au sucre sur le risque de <a href="https://medipodcast.eu/fr/thema-fr-2/le-diabete/"><b>diabète de type 2</b></a> (DT2) et d'<b>hypertension artérielle </b>(HTA) au cours des mille jours suivant la conception (grossesse + 2 premières années de vie). Ils ont utilisé, pour ce faire, les données d'enquêtes sur l’alimentation et les ventes de sucre des années 1950 et les ont croisées avec les dossiers médicaux de 60.000 sujets nés entre octobre 1951 et mars 1956 et inclus dans la base de données UK Biobank. Les résultats publiés dans <a href="https://www.science.org/doi/10.1126/science.adn5421" target="_blank" rel="noopener"><b>Science</b></a> soulignent les effets néfastes d'une consommation excessive de sucre et de sucreries. Ils montrent que les sujets conçus ou nés après septembre 1953 présentent, des décennies plus tard (âge 51 à 66 ans), des <b>risques significativement plus élevés </b>de DT2 et d'HTA que ceux nés pendant le rationnement. Ils révèlent également que la probabilité de développer l'une ou l'autre de ces pathologies varie selon la durée d'exposition au rationnement durant les 1.000 premiers jours de vie. Ainsi, une personne conçue avant, mais née après la fin du rationnement avait un risque de diabète inférieur d'environ 15 % par rapport à une personne conçue après la fin du rationnement et un risque d'hypertension inférieur de 5 %. Les meilleurs résultats sont constatés chez les sujets ayant atteint l'âge de 1,5 ans avant la fin du rationnement, risque de DT2 inférieur de 40 % et risque d'HTA inférieur de 20 % par rapport aux sujets qui n'ayant jamais été soumis au rationnement. A noter que la <b>non-exposition in utero</b> représente à elle seule environ un tiers de la réduction des risques, ce qui justifie pleinement notre titre et devrait inciter les femmes enceintes à modérer leur consommation de sucre.