Le nombre exact de personnes atteintes de diabètes en Belgique n’est pas connu, nous ne disposons que d’estimations basées sur des données qui ne reflètent qu’imparfaitement la réalité !
Comment dans ces conditions avoir une politique de santé cohérente et responsable prenant en compte l’entièreté de la trajectoire de soins et assurant la mise en place des traitements les mieux adaptés aux moments les plus appropriés pour éviter la survenue des complications qui font toute la gravité du diabète et pèsent le plus sur le budget de l’INAMI et des mutuelles ?
Comme l’a rappelé le président du Forum Belge du Diabète, le Dr Frank Nobels, dans son exposé introductif, la réunion du 14 octobre avait un triple objectif et une finalité bien précise.
Objectif 1 : Réfléchir aux moyens permettant de mieux tirer profit des données disponibles.
A ce stade ces données sont trop souvent éparpillées, très focalisées sur des points bien précis et les méthodes de recueil des renseignements ne sont pas forcément immédiatement compatibles.
Cependant, rassembler le tout au sein d’une même plateforme de gestions cumulables permettra de mieux les exploiter, d’avoir une vue plus globale de l’emprise du diabète, de cerner les domaines insuffisamment documentés et à terme, de déboucher sur un enrichissement automatique au fil du temps de façon à avoir un état des lieux toujours au plus près de la réalité du moment.
D’après l’exposé introductif aux ateliers et aux débats d’Astrid Lavens, chef de projet chez Sciensano et responsable du registre du diabète.
Objectif 2 : Donner aux personnes atteintes de diabète les moyens de gérer leur diabète
Cela passe bien entendu par les traditionnelles explications sur la maladie et par l’éducation des patients, deux domaines dans lesquels la Belgique tire plutôt bien son épingle du jeu, mais aussi par une bonne compréhension des données incluses dans le dossier médical librement consultable, mais pas toujours facilement compréhensibles par les patients.
Une enquête récente a montré qu’une présentation plus visuelle et plus didactique des résultats biologiques constituait une plus-value certaine pour les malades.
Il faut également envisager de faciliter/encourager l’accès aux nouveaux outils et technologies et initier à leur utilisation (applications digitales, dispositifs d’aide à la décision, tableaux de bord).
D’après les remarques préliminaires d’Evelin Dirinck, département endocrinologie, diabète et maladies métaboliques, Hôpital universitaire d’Anvers
Objectif 3 : Assurer une prise en charge multidisciplinaire large, précoce, intensive et efficace.
C’est tous ensemble en Belgique et en s’inspirant de ce que font les autres, au-delà de nos frontières, que nous pourrons établir les conduites et les approches thérapeutiques les plus pertinentes et les plus efficientes dès les stades les plus précoces et préserver ainsi le capital santé des patients.
Les trajets de soins ont prouvé leur efficacité, les trajets de démarrage qui sont en train de se mettre en place devraient eux aussi contribuer à renforcer une prise en charge précoce, intensive et multidisciplinaire incluant notamment éducation à la santé, recours aux diététiciens, nutritionnistes, podologues, dentistes sans frais pour les patients. Quels que soient les coûts initiaux de cette approche, ils sont toujours moindres que ceux auxquels exposent les complications qu’elle permet d’éviter.
Réflexions préalables de Philippe Oriot, service de diabétologie et d’endocrinologie, Centre hospitalier de Mouscron
Finalité : Obtenir un engagement clair en matière de diabète de la part des politiques
La fourniture de propositions concrètes, définies ensemble de façon la plus consensuelle possible, permettra aux politiques de s’engager clairement et de façon responsable en faveur d’une prise en charge optimale des sujets atteints de diabète, tout au long des étapes dépistage, diagnostic, soins, traitements et prévention des complications.