Un travail présenté lors du congrès Heart Failure 2025 (Belgrade, Serbie 17-20 mai) apporte de nouveaux éléments sur la contribution de l’obésité au risque d’IC.
Nous savons que le risque d’IC augmente parallèlement à l’indice de masse corporelle (IMC), mais cet indice est influencé par le sexe, l’ethnicité et ne tient pas compte de la répartition corporelle de la masse grasse alors que c’est essentiellement la graisse péri-viscérale qui est soupçonnée d’être la plus néfaste sur le plan cardio-métabolique.
Une équipe suédoise a donc entrepris d’étudier cet aspect en se servant du rapport tour de taille/hauteur (rTT/H) qui est un meilleur reflet de cette obésité dite centrale.
Ont été sélectionnés 1.792 sujets issus du Malmö Preventive Project, âge initial moyen 67 ans, 27% de femmes, rTT/H médian 0,57 (éventail interquartile 0,52 – 0,61). A noter que sur le plan cardio-métabolique, l’idéal est d’avoir un rTT/H < 0,5, soit un tour de taille inférieur à la moitié de notre hauteur.
Dans le cadre d’un suivi médian de 12,6 ans, 132 patients ont développé une IC et ce risque était positivement et significativement associé au rTT/H, HR 1,34 (IC 95% 1,12 – 1,61) pour chaque augmentation d’une déviation standard du rTT/H (p=0,001).
Les sujets du quartile supérieur de rTT/H (médiane 0,65) avaient un risque près de 3 fois plus élevé que les sujets des trois autres quartiles, HR 2,71 (1,64 – 4,48) p<0,01.
Des résultats suggérant donc que l’obésité centrale est un facteur prédictif d’IC, que le risque maximum concerne les sujets qui en ont le plus et que des mesures visant à la réduire sont sans doute les plus à même de le diminuer.