Le titre est volontairement provoquant mais il résulte des données publiées récemment dans JAMA Internal Medicine et qui ont de quoi laisser fort perplexe. Pour bien saisir ce qui va suivre, il convient de rappeler que 95% des sujets prétendument allergiques à la pénicilline ne le sont pas et que la plupart d'entre eux n'ont même jamais été dûment évalués. Une revue systématique et méta-analyse a cherché à établir la fréquence des réactions à la pénicilline en cas d'<b>exposition directe </b>(sans réalisation préalable d'un test cutané) chez les sujets se déclarant allergiques. Sur base de 9.225 patients inclus dans 56 études, le pourcentage de réactions est de 3,5%, dont seulement 5 qualifiées de sévères et il n'y a eu aucun décès. Ces <a href="https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/article-abstract/2823686" target="_blank" rel="noopener">résultats</a> sont du même ordre que ceux obtenus en cas d'<b>exposition après réalisation d'un test cutané</b>, ce qui indique qu'un test de provocation directe n'expose pas à plus de risques et peut servir à séparer rapidement et à moindre coût les vrais des faux allergiques à la pénicilline.