Il est classique de recommander de maigrir aux personnes candidates à une arthroplastie totale de hanche. Mais est-ce utile, faisable et bénéfique ? Une équipe de la Mayo Clinic a évalué les effets de la perte de poids préopératoire sur le pronostic post-opératoire sur une population de 2.500 sujets obèses (âge moyen 66 ans, IMC moyen 35 kg/m<sup>2</sup>) ayant bénéficié d'une arthroplastie totale de hanche. Globalement, au moment de l'intervention, 45 % des sujets avaient perdu du poids (2,3 kg à < 4,5 kg pour 16% ; 4,5 kg à < 9,1 kg pour 17% ; ≥ 9,1 kg pour 12%), 38 % n'avaient pas maigri et 17 % avaient pris plus de 2,3 kg. Les <a href="https://journals.lww.com/jbjsjournal/abstract/2025/04160/weight_loss_before_total_hip_arthroplasty_was_not.8.aspx" target="_blank" rel="noopener">résultats des analyses ajustées</a> rapportés dans <b>Journal of Bone & Joint Surgery</b> ne révèlent aucune différence significative de temps opératoire, de durée d’hospitalisation et de modalités de sortie entre les différents groupes. De même, après un suivi moyen de 5 ans, il n'y avait pas de différence significative en termes de survie sans infection de prothèse, de complications, de révisions et de réinterventions par rapport aux sujets ayant conservé le même poids. Alors entendons-nous bien, cela ne veut absolument pas dire qu'il ne sert à rien de maigrir avant l'opération, cela signifie simplement que l'absence de perte de poids ne doit pas être une raison de surseoir à l'intervention. Un point sur lequel insiste le signataire de <a href="https://journals.lww.com/jbjsjournal/fulltext/2025/04160/is_it_beneficial_to_delay_surgery_for_weight_loss.23.aspx" target="_blank" rel="noopener">l'éditorial d'accompagnement</a> qui est en open access et qui prend tout son sens lorsque l'on sait que seuls 28% des sujets ayant initialement un IMC ≥ 40 kg/m<sup>2</sup> ont réussi à descendre sous les 40 kg/m<sup>2</sup> et qu'il leur a fallu en moyenne 1,3 ans pour y parvenir.