Maladie chronique bénigne mais pouvant être terriblement invalidante, l’endométriose touche selon l’OMS près de 10% des femmes et filles en âge de procréer.
En dépit de sa fréquence (environ 190 millions de par le monde et quelque 4 à 500.000 en Belgique) cette affection reste voilée de mystères et génératrice d’idées fausses qui nuisent gravement à son dépistage et à sa prise en charge précoce.
Mars étant le mois d’information sur l’endométriose nous revenons sur deux données importantes concernant cette pathologie.
Dépistage
La première concerne le dépistage avec la validation d’un test basé sur la mise en évidence d’une signature de microARN salivaires évocatrice ce qui ouvre la perspective d’un dépistage et d’une confirmation diagnostique sans avoir recours à des manœuvres invasives. Une analyse intérimaire menée sur 200 patientes fait état d’une sensibilité de 96,2% et d’une spécificité de 95,1%.
A notre connaissance, aucune demande d’autorisation de mise sur le marché n’a été déposée en Belgique pour ce test qui est déjà disponible au Luxembourg, en Allemagne et en Suisse. En France, la Haute Autorité de Santé a manifesté son intérêt pour la commercialisation et le remboursement du test mais réclame pour l’heure des précisions complémentaires, notamment le rendement dans le cadre d’une utilisation à large échelle et la démonstration de l’impact favorable sur la prise en charge clinique des patientes afin de valider les indications du test autorisant le remboursement. Des études sont en cours.
Prise en charge thérapeutique
La deuxième concerne la prise en charge thérapeutique avec la démonstration de l’impact bénéfique de l’activité physique dans le cadre du programme CRESCENDO (inCRease physical Exercise and Sport to Combat ENDOmetriosis).
Alors que conseiller la pratique d’activités physiques à des personnes se plaignant de manifestations douloureuses et de fatigue (ce qui est le cas des femmes souffrant d’endométriose) peut sembler contre-intuitif et même désobligeant, les premiers résultats montrent qu’il n’en est rien. Les résultats globaux (tous types d’activités confondus) suggèrent une amélioration de la douleur, de la fatigue et du bien-être. A noter toutefois que chaque personne semble réagir différemment en termes de perception et de tolérance à la douleur suivant les types d’efforts, mais également suivant les moments du cycle et de la journée. Ainsi, les activités douces et sans impact visant à mobiliser le bassin et à l’assouplissement du corps comme dans certaines pratiques douces de yoga sont à privilégier lors des pics et des périodes douloureuses.
Pour plus de détails vous pouvez vous référer à l’article publié dans the Conversation.