Pas de réponse formelle à ce stade, mais le moins que l’on puisse dire est que ces champignons communément appelés “magiques” suscitent un intérêt croissant.
Ainsi, la psilocybine, principe actif de ce type de champignons, fait l’objet de nombreux travaux et essais cliniques visant respectivement à élucider les mécanismes d’action et à évaluer la possibilité d’une utilisation dans le cadre de la prise en charge de l’alcoolo-dépendance.
Versant mécanisme d’action, une étude menée chez des rats rendus dépendants à l’alcool montre que l’administration de psilocybine réduit de moitié leur consommation d’alcool. Les chercheurs ont également remarqué que cette diminution de consommation d’alcool était en relation avec la modulation de l’expression de certains gènes impliqués dans l’addiction à l’alcool, en particulier ceux qui régulent l’expression des récepteurs sérotoninergiques 5HT-2A et des récepteurs dopaminergiques D2.
Versant utilisation thérapeutique, le site clinicaltrials.gov mentionne 15 études terminées, en cours ou en passe de l’être.
Ainsi, en France, le service d’addictologie du CHU de Nîmes recherche des personnes avec un trouble lié à l’usage de l’alcool et des signes de dépression et qui sont en cours de sevrage ou l’envisagent. Au cours de cet essai, les sujets recevront deux administrations de psilocybine par voie orale à 3 semaines d’intervalle. Plus de détails ici.
En Belgique, c’est l’unité d’alcoologie du service de psychiatrie de l’hôpital Brugmann qui recrute des patients pour tester l’impact de la psilocybine sur le risque de rechute après cure de sevrage dans le cadre d’un essai randomisé contrôlé mené en double aveugle. Plus de détails ici et ici.
Est-il besoin de rappeler que l’alcool est responsable d’environ 10.000 décès par an en Belgique et que les rechutes sont plus fréquentes que les sevrages aboutis pour justifier l’espoir que représentent toutes les initiatives scientifiquement fondées ?
A suivre…