L’émulation d’essai clinique consiste à utiliser des données observationnelles pour se faire une idée de ce qu'aurait donné un véritable essai. Dans le cas particulier, des investigateurs ont utilisé les données de <b>registres nationaux suédois</b> (essentiellement registre des prescriptions médicamenteuses et registre des causes de décès) pour déterminer l'impact de différentes formes de THS sur le risque ischémique et thrombo-embolique. Ce travail publié dans le <b>British Medical Journal </b>a été mené à partir des données de 919.614 femmes âgées de 50 à 58 ans, qui n'avaient pas reçu de THS au cours des deux années précédant leur "inclusion" (juillet 2007 à décembre 2018). Parmi ces femmes, 842.102 n'ont pas initié de THS et 77.512 en ont initié un dans le cadre du "suivi" (période de 2 ans pour chaque femme). Il en ressort que par rapport à la non-utilisation de THS, la prise de certains types de THS s'accompagne d'un surcroît de <b>risque ischémique</b> (traitements oraux combinés et tibolone) et de <b>risque thrombo-embolique</b> (traitements oraux combinés et séquentiels et oestrogénothérapie orale seule). La <b>voie d'administration</b> est également un élément important puisque les THS transdermiques (œstro-progestatifs combinés ou œstrogènes seuls) ne s'accompagnent pas d'augmentation significative du risque ischémique. Tous les détails sur la méthodologie et les résultats dans l'<a href="https://www.bmj.com/content/387/bmj-2023-078784" target="_blank" rel="noopener">article en accès libre et gratuit</a>. Au-delà des HR, des IC 95% et des valeurs de p qui ne manqueront pas d'être commentés, le <b>message essentiel</b> à retenir est que le type de THS et la voie d'administration n'ont pas le même impact sur les risques considérés et que <b>le choix optimal doit se faire selon le profil de risque de chaque patiente.</b> La pratique de la médecine reste un art.