Au programme du jour un article de <a href="https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(24)00700-1/fulltext" target="_blank" rel="noopener">The Lancet</a> consacré à un <b>essai randomisé contrôlé pragmatique mené en médecine générale</b>. L'objectif était de comparer, chez des patients se plaignant de <b>multiples manifestations somatiques persistantes</b>, une prise en charge traditionnelle en pareil cas (groupe contrôle) ou cette même prise en charge effectuée dans le cadre d’une structure clinique axée sur les symptômes (groupe intervention). Cette intervention consistait en une séquence pouvant couvrir jusqu'à quatre consultations médicales successives sur une période de 3 mois au cours de laquelle l'objectif était de recueillir une anamnèse clinique détaillée, d'offrir une écoute attentive et complète valorisant les dires des patients, de proposer des explications rationnelles aux symptômes rapportés et d'aider les patients à développer des moyens d'autogestion. <b>Le présupposé </b>était que cela permettrait d’obtenir de meilleurs résultats que les soins traditionnels, l'évaluation se faisant à 52 semaines sur les modifications du Patient Health Questionnaire-15 qui apprécie la sévérité ressentie des symptômes. <b>Et ce fut le cas</b> puisque, à 52 semaines, les scores PHQ-15 étaient de 14,1 ± 3,7 dans le groupe contrôle vs 12,2 ± 4,5 dans le groupe intervention, la différence ajustée entre les groupes de –1,82 (IC 95 % –2,67 –0,97) étant statistiquement significative en faveur du groupe intervention (p <0,0001). Le plus intéressant est qu'en termes de score PHQ-15, la différence minimale requise pour avoir une signification clinique (MCID) est une différence de 2,3 points par rapport au score initial, ce qui est le cas pour le groupe intervention (14,9 -> 12,2), mais pas pour le groupe contrôle (15 -> 14,1). Une analyse post-hoc révèle que pour avoir un patient obtenant une réduction de 2,3 ; 4,6 ou 6,9 points (soit la MCID, le double ou le triple) il faudrait respectivement intégrer dans l'intervention 4,2 ; 4,9 et 9,9 patients. Je vous laisse le soin de découvrir par vous-même les <b>leçons que tirent les auteurs</b> de leurs résultats et leurs propos sur les éventuelles implications. Et je vous incite aussi et même surtout à lire: <ul> <li>le <a href="https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(24)01138-3/fulltext" target="_blank" rel="noopener"><b>commentaire d'accompagnement</b></a>. Il a de quoi ravir tous les médecins qui ont à cœur de bien exercer leur art.</li> <li>l'<a href="https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(24)01242-X/fulltext" target="_blank" rel="noopener"><b>éditorial</b></a>. Si vous êtes pressé, concentrez-vous sur le dernier paragraphe où vous retrouverez l'origine du titre de cet article.</li> </ul> Pour ma part, je retiens surtout qu'écouter, s'intéresser, prendre en considération sont des moyens que tout un chacun peut mettre en œuvre et qui sont susceptibles de contribuer à l'amélioration de la <b>relation </b>médecin-malade, du <b>bien-être</b> des patients et de la <b>santé publique</b>. Bonnes vacances lorsque le temps sera venu pour vous.