La plus grande étude à long terme menée chez des adolescents (<21 ans) ayant subi une <b>chirurgie bariatrique</b> nous invite à réfléchir à ce que l'on peut attendre de ce type de chirurgie et donc à bien en cibler Les indications. Grâce à la rigueur des registres sanitaires scandinaves, les investigateurs ont pu analyser les données de tous les ados suédois avec obésité sévère ayant subi une chirurgie bariatrique entre 2007 et 2017 (n=1.554 ; 75% de femmes). Ils se sont particulièrement intéressés aux <b>problèmes de santé mentale avant et après la chirurgie.</b> Par rapport à des sujets appariés de la même tranche d'âge (n=15.540), les sujets opérés avaient plus souvent été suivis et/ou traités par médicaments pour des problèmes de santé mentale déjà cinq ans avant la chirurgie bariatrique et après l'opération ils recevaient toujours <b>davantage de soins de santé mentale </b>que leurs pairs. Comme le souligne Martin Neovius, dernier auteur de la publication "<i>La chirurgie de l'obésité a des effets très positifs sur le poids, la glycémie et le contrôle de la tension artérielle, mais lorsqu'il s'agit de santé mentale, la situation ne s'améliore ni ne s'aggrave après chirurgie bariatrique</i>". A noter cependant que ce <a href="https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(23)00311-5/fulltext" target="_blank" rel="noopener">travail</a> met en évidence une <b>augmentation des diagnostics de dépendance</b>, en particulier à l'alcool, chez les ados opérés, à la fois par rapport à la période préopératoire et par rapport à la population ado en général. Il faut donc en conclure que la chirurgie bariatrique corrige les anomalies métaboliques, mais ne réconcilie pas forcément l'opéré avec son image corporelle, ni ne contribue à une bonne santé mentale.