<p style="font-weight: 400;">Au fil du temps il s'avère que s'en tenir à cette appellation est extrêmement réducteur.</p> <p style="font-weight: 400;">Certains des composés de cette classe ont déjà fait la preuve de leur intérêt chez des sujets non diabétiques dans le domaine cardiovasculaire (<a href="https://www.novonordisk.com/news-and-media/news-and-ir-materials/news-details.html?id=166301" target="_blank" rel="noopener">Essai SELECT</a> et <a href="https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMoa2306963" target="_blank" rel="noopener">étude STEP-HFpEF</a>), ils sont en train de déferler dans la prise en charge médicamenteuse de l'obésité (programme d'essais STEP et SURMOUNT), ils sont l'objet de l'attention soutenue des néphrologues et voilà que même les oncologues sont amenés à se poser des questions à leur sujet.</p> <p style="font-weight: 400;">Ainsi, un travail publié dans <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s00125-023-05972-x" target="_blank" rel="noopener">Diabetologia</a> a examiné l'association entre <strong>l’utilisation d'un GLP-1Ra et le risque de cancer de la prostate</strong>. Il s'agit d'une analyse rétrospective de données issues d'un registre sanitaire national danois concernant tous les hommes atteints de diabète de type 2 âgés de 50 ans ou plus ayant reçu une première prescription de GLP-1Ra (n = 14.206) ou d'insuline basale (n = 21.756) entre 2007 et 2019.</p> <p style="font-weight: 400;">Les investigateurs ont répertorié 697 patients chez qui un cancer de la prostate a été identifié dans les 5 ans ayant suivi la première prescription d'insuline basale ou d'un GLP-1Ra.</p> <p style="font-weight: 400;">Par rapport à la prescription d'insuline basale, la prescription d'un GLP-1Ra est associée à un <strong>risque de diagnostic de cancer de prostate</strong> diminué nominalement en moyenne de 9% ou 20% suivant que l'analyse soit faite selon l'intention de traiter ou selon la réalité de la prise du traitement, HR ajustés (IC 95%) respectifs 0,91 (0,73-1,14) et 0,80 (IC 95% 0,64–1,01).</p> <p style="font-weight: 400;">Les réductions sont les plus importantes et significatives chez les sujets ≥ 70 ans, HR ajustés (IC 95%) respectifs 0,56 (0,38-0,82) et 0,47 (0,30-0,74)</p> <p style="font-weight: 400;"><strong>On ne le répétera jamais assez,</strong> association n'est pas synonyme de causalité et dans le cas particulier il importe de souligner deux biais</p> <ul> <li style="font-weight: 400;">le premier est que les sujets recevant de l'insuline sont souvent suivis médicalement de plus près, ce qui augmente la probabilité d'opportunité de détection,</li> <li style="font-weight: 400;">le deuxième est que les nouveaux traitements sont plus souvent prescrits à des sujets plus jeunes et en meilleure forme apparente et dont le risque de comorbidités non liées au diabète est donc a priori plus faible.</li> </ul> <p style="font-weight: 400;"><strong>Prudence </strong>donc dans l'interprétation à donner à ces résultats</p> <p style="font-weight: 400;">La dernière phrase de l'abstract est à ce titre très instructive "Our results may indicate that GLP-1RA use could protect against prostate cancer".</p> <p style="font-weight: 400;"><strong>En clair "il se pourrait que" mais à ce stade, rien ne le prouve.</strong></p>