Lorsqu’un mouvement particulier engendre de la douleur, le conseil a priori le plus approprié est d’éviter de le faire. Cette logique implacable dans le cadre de la prise en charge des douleurs aiguës, s’applique-t-elle dans le cas de douleurs chroniques persistantes ou facilement récidivantes ?
Pas certain du tout et pour le cas où vous en douteriez, souvenez-vous que pendant très longtemps le traitement des lombalgies (exemple typique de douleur récidivante et chronique) était la suppression de toute sollicitation de la zone douloureuse, ce qui se traduisait par une mise au repos, pouvant aller jusqu’à l’alitement.
La recommandation actuelle est tout autre puisqu’il s’agit de continuer à bouger en évitant les positions et les mouvements les plus douloureux.
On est en quelque sorte passé de l’évitement de la douleur à l’apprentissage d’une sorte d’apprivoisement de la douleur en apprenant à notre corps à composer avec la difficulté sans s’exposer à des risques.
Faut-il dès lors revoir les fondamentaux de la prise en charge des douleurs chroniques en général ?
Medipodcast s’est intéressé à un communiqué de presse recommandant une nouvelle approche de la douleur chronique qui, à côté de la prise en compte des facteurs biomédicaux traditionnels, fait une large place aux aspects psychologiques et sociaux dont l’impact est souvent mal perçu, sous-évalué et par conséquent négligé contribuant ainsi à la pérennisation des douleurs.
Dans le cadre d’un projet mené avec le Service Public Fédéral (SPF) Santé publique, le groupe de recherche Pain in motion de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) a mis au point un cours sur la douleur chronique et met gratuitement à la disposition des prestataires de soins de nombreux outils visant à une approche plus holistique de la douleur chronique et à une amélioration du bien-être des patients.
Alors qu’environ un tiers à la moitié des consultations chez les généralistes concernent des patients souffrant de douleurs persistantes, la douleur est très peu abordée dans les programmes de formation, constate Wouter Munneke, doctorant à Pain in Motion. “Notre objectif est de provoquer un changement culturel dans la manière dont nous comprenons et traitons la douleur, tant au niveau des formations que des prestataires de soins, car les patients souffrant de douleurs persistantes ont droit à de meilleurs soins”.
Plus de détails sur cette initiative et les outils disponibles dans de prochaines newletters.