Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) concerne environ 10% des femmes en âge de procréer, ce qui en fait la maladie hormonale la plus fréquente dans cette population. Les manifestations cliniques et leur intensité sont très variables d’une femme à l'autre. Il s'agit essentiellement <ul> <li>de cycles de durée prolongée et irréguliers et parfois d'une aménorrhée, reflet de la rareté ou de l'<b>absence d'ovulation</b>. Environ la moitié des femmes atteintes sont incapables d'être enceintes sans assistance.</li> <li>d'hyperpilosité corporelle contrastant avec une raréfaction capillaire et de lésions d'acné en relation avec une <b>hyperandrogénie</b> qui s'accompagne également d'obésité, d'insulinorésistance et d'une tendance accrue au diabète, à l'hypertension artérielle et aux atteintes cardiovasculaires.</li> </ul> Une étude menée sur les dossiers médicaux nationaux de près de 19.000 femmes de Taiwan atteintes de SOPK montre que toutes ces manifestations ont un impact sérieux sur le <b>bien-être psychique et la santé mentale</b>. Par rapport à des femmes non atteintes appariées sur l'âge, les comorbidités psychiatriques, le lieu de résidence et le niveau de revenus, <a href="https://www.acpjournals.org/doi/10.7326/M23-2240" target="_blank" rel="noopener">l'analyse</a> montre que les <b>tentatives de suicide</b> sont en moyenne 8,5 fois plus nombreuses chez les femmes avec SOPK. Le surcroît de risque concerne tant les adolescentes que les jeunes adultes et les femmes de 40 ans et plus (HR respectifs 5,38 ; 9,15 ; 3,75). Les résultats sont cohérents dans les analyses de sensibilité excluant les données de la première ou des trois premières années d'observation. Les auteurs soulignent l'importance d'une surveillance en routine du moral des femmes atteintes de SOPK. Excellente suggestion.