Des résultats récemment publiés dans Annals of Internal Medicine indiquent que le méthotrexate peut être un élément additionnel au traitement des sujets ayant une gonarthrose.
Donc acte, mais…
Mais, que peut bien faire un clinicien de cette information quand une recherche approfondie démontre que le gain antalgique à mettre sur le compte de l’ajout du méthotrexate n’atteint pas le seuil minimum indiquant une différence cliniquement pertinente (MCID pour minimal clinical important difference) pour l’outil d’appréciation utilisé (en l’occurrence une échelle numérique allant de 0 à 10).
Dans le cas précis le score est ici abaissé à 6 mois de 1,3 point soit moins que la différence de 2 points indiquant une importance clinique. A quand l’obligation de mentionner clairement ce type d’information dans les essais cliniques ?
Pour vous rafraîchir la mémoire sur cet aspect très important pour apprécier l’impact d’un résultat en distinguant signification statistique et signification clinique, suivre ce lien
A noter que la différence de score entre le méthotrexate et le placebo est également inférieure à ce seuil, culminant à seulement 0,79 point.
En clair, les résultats présentés sont certes statistiquement significatifs, mais n’ont pas de traduction clinique évidente, en tout cas pas à l’échelon d’une population.
Et si l’on ajoute à cela que l’usage du méthotrexate s’assortit de contraintes biologiques non négligeables (NFS, tests hépatiques, urée et électrolytes toutes les 2 semaines pendant 8 semaines puis toutes les 4 semaines), on se demande si la prescription du méthotrexate est réellement susceptible de soulager le fardeau des patients.
Très franchement tout cela m’interpelle, surtout venant d’un essai académique!