Hippocrate recommandait l’harmonisation de l’esprit et du corps, ce que, plusieurs siècles plus tard, le poète romain Juvenal a brillamment conceptualisé dans la phrase célèbre “Mens sana in corpore sano“.
Une récente analyse menée sur les données initiales de 91 sujets âgés sans troubles cognitifs, participant à l’essai randomisé contrôlé AGUEDA (Active Gains in brain Using Exercise During Aging) vient de montrer avec brio l’intensité des interactions entre santé mentale et santé physique. Cette analyse établit que la force musculaire (évaluée par exemple via la force de préhension ou l’aptitude aux accroupissements) et l’idée que s’en font les individus (via notamment l’International Physical Fitness Scale) sont fortement corrélées à diverses manifestations reflétant la santé mentale (anxiété, dépression, stress, sentiment de solitude, satisfaction de vie, estime de soi et bien-être émotionnel).
A titre d’exemple, les investigateurs rapportent une association significative entre force de préhension et estime de soi, ainsi qu’entre force perçue par les individus et symptômes dépressifs. Tous les détails dans l’article en accès libre et gratuit.
De façon générale, les résultats soulignent l’importance du maintien par les personnes âgées d’une bonne force musculaire non seulement pour la santé physique, mais aussi pour le bien-être psychique. Par ailleurs, l’identification de la force musculaire comme facteur modifiable susceptible d’influencer la santé mentale ouvre de nouvelles perspectives en termes de prévention et d’intervention.
L’étude AGUEDA évalue l’impact de 6 mois de renforcement musculaire sur la santé mentale et cognitive de personnes âgées et cherche à identifier les mécanismes d’action sous-jacents aux éventuelles améliorations.
A suivre…
