Deviner que l'alimentation joue un rôle plus important dans la genèse de l'obésité n'était pas bien compliqué. Il suffit de se rappeler que consommer 1000 Kcal ne prend que quelques minutes, alors que les brûler prend plusieurs heures. En revanche, trouver dans quelles proportions respectives interviennent alimentation et exercice physique était bien plus complexe. <p data-olk-copy-source="MessageBody">Pour y parvenir une équipe internationale dont les travaux sont publiés dans <b>Proceedings of National Academy of Science (PNAS) </b>s'est servie des données de travaux ayant utilisé l’eau doublement marquée pour évaluer les dépenses énergétiques en situation de vie quotidienne (méthode de référence consistant à déterminer la production de CO<sub>2</sub><sub> </sub>en mesurant la cinétique d’élimination urinaire de deux isotopes stables ingérés sous forme d’eau).<b></b></p> L’évaluation a porté sur <b>plus de 4.200 sujets</b> issus de <b>34 pays/groupes culturels</b> ayant des <b>niveaux de développement industriel très différents</b>, et là, surprise ! Les chercheurs rapportent qu'indépendamment de leur origine et donc du niveau de développement industriel, les individus dépensent des quantités similaires d'énergie et brûlent quasiment la même quantité de calories chaque jour. Une constatation qui met à mal l'idée que la sédentarité est la principale cause de l'épidémie d'obésité documentée dans les pays développés. Selon les auteurs "<b><i>L'augmentation des apports énergétiques a eu un impact environ 10 fois plus important que le déclin des dépenses énergétiques dans l'épidémie d'obésité des pays développés</i></b>" Exprimé autrement, cela signifie que les populations confrontées à l'obésité mangent tout simplement trop et probablement aussi de façon malsaine. L'article est disponible en <a href="http://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2420902122" target="_blank" rel="noopener">accès libre et gratuit</a>. <h3>Précision utile:</h3> Les résultats de ce travail ne doivent en aucun cas faire naître l'idée que l'exercice ne sert à rien. Ce travail montre simplement que les politiques de prévention doivent s'orienter surtout sur la restriction des apports caloriques mais <b>lutter contre la sédentarité </b>reste un objectif à poursuivre tant pour ses bénéfices en termes de santé publique que pour ses bienfaits sur le bien-être des individus.