Un travail mené par une équipe chinoise montre que les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable (SCI) présentent un risque à long terme beaucoup plus élevé de développer une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) que la population générale. Cela est particulièrement marqué pour celles atteintes du sous-type à prédominance diarrhéique.
Dans le cadre d’un suivi longitudinal médian de 14 ans de près de 450.000 personnes incluses dans l’UK Biobank entre 2006 et 2010 et indemnes initialement de MICI, les chercheurs ont répertorié une survenue de MICI chez 2.916 personnes.
L’analyse des données révèle que les personnes atteintes de SCI ont, par rapport au reste de la population, un risque plus élevé de MICI (+ 68%), de rectocolite hémorragique (+60%) et de maladie de Crohn (+104%). Les chercheurs insistent sur le fait que ce risque accru persiste pendant plus de dix ans, justifiant dès lors une surveillance à long terme des personnes atteintes de SCI.
Les résultats publiés dans le Journal of Gastroenterology indiquent également que dans le cadre d’une analyse de près de 77.000 personnes ayant répondu au questionnaire sur la santé digestive, celles qui étaient atteintes de SCI avait une probabilité plus élevée d’avoir une MICI (x 2,40), une rectocolite hémorragique (x 2,18) ou une maladie de Crohn (x3,15). Cette éventualité plus élevée de MICI concernait tous les sous-types de SCI, mais était la plus forte (x 3,72) chez les personnes atteintes du sous-type à prédominance diarrhéique.
Globalement, ces résultats suggèrent que le SCI ne devrait pas être considéré comme un simple trouble fonctionnel car il s’agit très probablement d’un facteur de risque occulte de développement futur de MICI.
