L’application d’une pression continue positive au niveau des voies aériennes supérieures (CPAP) est “le” traitement de référence du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Pourtant, son impact sur le risque cardiovasculaire (CV) associé à ce syndrome reste mal cerné.
Une analyse combinée de 3 grands essais randomisés regroupant les données de 3.549 individus ayant une pathologie cardiaque et un SAOS apporte des éléments clarificateurs qui devraient faciliter la tâche des cliniciens.
En substance elle montre que le bénéfice cardiovasculaire de la CPAP ne concerne que les sujets considérés comme à haut risque en raison de baisses sévères du taux sanguin d’oxygène (temps passé en hypoxie >87,1% exprimé en min/h de sommeil) ou de fortes augmentations du rythme cardiaque (+ 9,4 battements par minute).
Chez ces individus à haut risque la CPAP est associée à une probabilité d’infarctus, d’AVC ou de décès CV diminuée d’environ 17% alors que chez ceux qui n’ont pas ce profil, la probabilité de ces mêmes événements est majorée d’environ 22%.
Les résultats publiés dans l’European Heart Journal sont même encore plus frappants lorsque l’analyse porte sur les individus qui ne présentent pas de somnolence diurne, diminution du risque de 24% en cas de haute prévalence des marqueurs de haut risque et majoration du risque pouvant atteindre 30% s’il n’y a pas de haut risque.
Tout cela plaide pour une utilisation personnalisée et raisonnée de la CPAP puisqu’en l’absence de marqueurs de haut risque, il ne semble pas y avoir de bénéfice à attendre et il existe une probabilité d’action délétère.