Association n'est pas causalité mais il existe de plus en plus d'éléments étayant cette hypothèse.C'est le cas par exemple d'une analyse de l'impact de divers stresseurs psychosociaux (difficultés financières, charge de soins à des proches, handicap personnel, maladies chroniques limitant les activités et interactions sociales) sur la fonction cognitive sur une période de 10 ans. Les chercheurs ont utilisé les données de l'English Longitudinal Study of Ageing (ELSA, près de 11.000 sujets ayant initialement 50 ans ou plus).Les résultats publiés dans le Journal of Prevention of Alzheimer’s Disease montrent qu'au départ, les participants signalant de multiples stresseurs (18% de l'échantillon) avaient des scores globaux de fonction cognitive et exécutive significativement plus faibles que ceux rapportant un seul ou aucun stresseur (respectivement 39% et 43%). Le suivi de 10 ans permet de mettre en évidence qu'une charge en stresseurs plus élevée prédit un déclin plus rapide de la cognition globale, de la mémoire et de la fonction exécutive (relation de type dose effet). Des associations robustes et persistantes après ajustement pour les caractéristiques sociodémographiques, les comportements en matière de santé et les maladies chroniques. La principale question qui demeure est: ces facteurs de stress psychosociaux sont-ils modifiables ? A l'échelon individuel cela paraît peu réaliste (tout au plus peut-on apprendre à mieux gérer son stress) et à l'échelon de la population, cela implique une remise en question de nombreuses attitudes et comportements qui sont aujourd'hui la base des nos modèles de société.