Le retentissement délétère de l’obésité sur la santé cardiovasculaire et métabolique est bien connu mais ses méfaits ne s’arrêtent pas là. Elle est aussi en cause dans l’usure des articulations porteuses, elle interfère avec notre santé mentale (les obèses ostracisés sont plus nombreux que les gros heureux) et elle est à l’origine d’un surcroît de plusieurs cancers (notamment endomètre, leucémies, rein, sein, thyroïde) dont une augmentation d’incidence avait été rapportée chez les sujets jeunes.
Cependant, il se trouve que selon les données publiées dans Annals of Internal Medicine, entre 2003 et 2017, l’incidence des 5 cancers précités est bien à la hausse, mais que dans plus des 3/4 des 42 pays des 5 continents qui ont été étudiés, cela concerne tant les sujets jeunes (20-49 ans) que les plus âgés (50 ans et plus), constatation qui met à mal l’idée très répandue que l’augmentation des cancers est cantonnée aux sujets jeunes.
L’explication la plus probable de cette impression est que nous sommes plus sensibles aux cancers survenant à des âges qui nous semblent peu habituels.
Seul le cancer colorectal se distingue avec une incidence qui croît effectivement plus vite chez les jeunes que chez les plus âgés dans environ 70% des pays étudiés.
A l’inverse, l’incidence des cancers du foie, de l’estomac et de l’œsophage décline chez les sujets jeunes dans plus de 50% des pays étudiés. Des données chiffrées sont à retrouver dans l’abstract.
Les chercheurs avancent que la constatation globale d’une augmentation d’incidence dans les deux tranches d’âge est en faveur de l’intervention de facteurs partagés par l’ensemble des sujets (expositions environnementales) qui viennent s’ajouter aux facteurs propres des individus (obésité notamment).








